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Quand je lui lis Lacan, il couche toujours ses oreilles et remue la queue. Quand j’ai entendu le premier discours du genre, ça m’est tombé sur la tête. Directeur du magazine Le Monde des religions, il est l'auteur d'essais et de romans historiques qui ont connu un succès international. F. L. : Mais cette idée existe toujours ! F. L. : La religion n’étant plus là, c’est vrai, pour la majorité des Occidentaux, c’est plus dur à vivre. ... Comme d'habitude Frédéric Lenoir nous emporte sur les chemins de la pensée sans qu'on y prenne garde. Émission diffusée en 2011 sur une chaîne québécoise. Mais je travaille en éthologie avec des vétérinaires qui me disent que les chiens humanisés, c’est-à-dire les chiens avec qui on vit tous les jours, comprennent 150 à 200 mots. Je me disais, à cause de mon enfance, que jamais je ne pourrais séduire une femme venant d’où je viens. Quand on est blessé, si on est laissé seul, on ne peut qu’entretenir la blessure. Et donc quand j’ai dit que je comptais faire des études, les gens ont éclaté de rire. Donc je dirais que cette liberté est un formidable progrès… mais quel prix à payer, c’est vrai ! Soyons conscients de ce qui va mal, mais sachons aussi regarder ce que la vie peut offrir de merveilleux. Quand on arrive au monde, on est soumis à la niche sensorielle qui nous entoure, c’est-à-dire essentiellement celle de nos parents, de notre foyer. Alors que si on a eu une enfance sécurisante, on souffre, mais on sait qu’on va rebondir, car petit à petit se fait cette représentation du « je vais m’en sortir ». Frédéric Lenoir : J’ai beaucoup d’estime et d’admiration pour Boris Cyrulnik. F. L. : C’est vrai ! J’imagine toujours que l’autre a une bonne raison de ne pas avoir agi comme je l’aurais souhaité. Le bonheur viendra, en effet, comme le dit Frédéric, de la manière dont on regarde la vie. Ce sont comme des traces, des cicatrices. Frédéric Lenoir est un écrivain, philosophe et conférencier français né à Madagascar en 1962. Ce phénomène, on le photographie, on le mesure. Je crois que pour beaucoup de ceux qui se sont intéressés au bonheur, comme Spinoza (qui a eu une adolescence très douloureuse), c’était un acte de salut. B. C. : Je dirais que le vrai tranquillisant, le vrai antidépresseur, c’est la relation affective. Si vous avez aimé « l’alchimiste » de Paulo Coelho, ce livre initiatique de Frédéric Lenoir vous enchantera. B. C. : J’ai un problème avec ce concept de bonheur. modifier - modifier le code - modifier Wikidata. Quand on me dit que la France vieillit, ce n’est pas vrai ! Pour moi, la plus grande part de liberté que nous avons, c’est la manière dont on réagit aux événements. Frédéric Lenoir, né le 3 juin 1962 à Tananarive (Madagascar) , est un sociologue, écrivain, journaliste et conférencier français, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales. Select from premium Frederic Lenoir of the highest quality. Mon moyen de dépasser mes émotions, c’est d’agir. À partir de 1996, il collabore à L'Express et tient une chronique dans Psychologies magazine avant de prendre, en 2004, la direction du magazine Le Monde des religions, un bimestriel édité par Malesherbes Publications, filiale du groupe La Vie-Le Monde. - Une citation de Frédéric Lenoir Code ISBN / EAN : La photo de couverture n’est pas contractuelle. Ce chemin est passé par 15 ans de thérapie, et par un apprentissage philosophique et spirituel. Avant, c’était un sale gosse, difficile à supporter, même pour sa mère. Odile Jacob m’a donc offert un repas russe avec mes amis à Paris. C’est en partie vrai, c’est en partie faux. Vous savez, j’ai déjà raconté cela lors d’une conférence. Frédéric Lenoir, le quadrant Nord Ouest, nocturne, constitué des maisons 4 5 et 6, prédomine chez vous : il s'agit d'un secteur qui privilégie la création, la conception et l'approfondissement ou l'apprentissage dans un souci de service à autrui, en faisant la belle part au relationnel. Or, au même moment, tous les soirs, un Allemand en uniforme noir – logiquement, c’était un SS – venait s’assoir à côté de moi, me parlait en allemand et me montrait des photos d’un petit garçon qui avait mon âge. Uniquement sur abonnement et tous les 2 mois dans votre boîte aux lettres! » Je ne me mets pas en question. Ce n’est pas le cas de mon ordinateur. Elle est à Ravensbrück, où elle est humiliée, souffre de la faim, des coups. J’irai alors puiser dans cette représentation de quoi m’aider, de quoi m’en sortir. Tous ces lieux d’enracinement se sont effacés. avec Ysé Tardan-Masquelier (Sous la direction de) : « Les Rose-Croix, entretien avec Frédéric Lenoir ». Ces motifs sont peut-être précisés sur la page de discussion. Et on le voit très bien dans les sociétés traditionnelles : si vous êtes homosexuel, par exemple, c’est parfois la peine de mort ; si vous ne partagez pas les croyances religieuses dominantes, c’est l’exclusion. Mais comme on l’a dit, dans un deuil, on écrit, on revoit les photos…. – Sagesses pour notre temps, livre d’entretiens issus l’émission Les Racines du Ciel, diffusée sur France Culture de Frédéric Lenoir et Leili Anvar, Albin Michel, mars 2016. En revanche, si on sécurise la mère, et qu’on l’entoure, l’enfant aura une meilleure probabilité d’être heureux. Et quand je piquais au bistouri, les animaux criaient, alors j’arrêtais tout. Et par ces souvenirs, elle continue d’exister, d’être dans mon cœur. Par les aliments, je souhaitais retrouver mes racines, que je connais mal, finalement. B. C. : Cela commence même dès la grossesse. Frédéric Lenoir est philosophe et sociologue des religions. Mais vouloir s’anesthésier en remplaçant la lucidité par le rêve de bien-être me paraît malhonnête et dangereux, comment faire pour en améliorer la rédaction, École des hautes études en sciences sociales, Prix Europe de l'Association des écrivains de langue française, L'épopée des Tibétains, entre mythe et réalité par Laurent Deshayes, Frédéric Lenoir, Livres : Frédéric Lenoir fait de Spinoza une superstar, http://www.lelivresurlaplace.fr/prix-decernes/prix-livre-et-droits-de-lhomme-de-la-ville-de-nancy/, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Frédéric_Lenoir&oldid=176562283, Personnalité masculine française de la radio, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des bases relatives à la recherche, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, Portail:Littérature française ou francophone/Articles liés, Portail:Littérature française/Articles liés, Portail:Religions et croyances/Articles liés, Portail:Biographie/Articles liés/Culture et arts, Portail:Biographie/Articles liés/Sciences, Portail:Biographie/Articles liés/Entreprises, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Cofondateur de l'association « Environnement sans frontières », il est fortement engagé dans la cause écologique et écrit avec l'astrophysicien, En mai 2017, il crée l'Association « Ensemble pour les Animaux », Il est aussi le parrain de l'association pionnière dans le logement intergénérationnel, Cofondateur en septembre 2016, avec Martine Roussel-Adam, de la. C’est très lié à notre structure psychologique. Ses ouvrages sont traduits dans vingt-cinq langues. Être heureux, c’est être un imbécile. F. L. : Quand j’ai entendu le ministre de l’Agriculture dire qu’on ne savait pas si les animaux souffraient lorsqu’ils sont abattus ! Mais dans la représentation, elle perdure. B. C. : À 20 ans, je me disais qu’il fallait que je fonde un foyer, que j’aie des enfants. Un jour, on nous a demandé de dessiner notre corps dans le noir, en état de relaxation. B. C. : Je n’éprouve pas cela comme une déception, plutôt comme un deuil. Il sera aussi à Crans (VS) pour évoquer son best-seller La puissance de la joie. Je lui ai certainement rapporté quelque fortune, puisque j’ai acheté tous ses livres ! Présentation. Le film DES FEMMES ET DES HOMMES rend compte de l’évolution de nos sociétés sur une question fondamentale, l’égalité entre les femmes et les hommes. Il y a plein de petites choses, chaque jour. Et ce qui fait qu’après une vingtaine d’années de quête et de travail sur moi, j’ai appris à aimer la vie de manière inconditionnelle. Ayant eu une enfance blessée et non secourue, je suis prisonnier de mon passé, j’ai donc une probabilité de souffrir davantage si je reçois un coup (le deuil, l’échec aux examens, une rupture sentimentale, etc.). Selon un classement de l'institut GfK en 2016, il est l'intellectuel français qui a vendu le plus de livres au cours des cinq dernières années[5]. En fait, aujourd’hui, j’ai 81 ans, et je continue à poursuivre les mêmes rêves. Évidemment, dans le présent, elle n’est pas là. »Par Frédéric Lenoir, philosophe et écrivain. Les enfants qui passent trop de temps devant les écrans augmentent considérablement le risque de dépression. Vous continuez à vous nourrir de cette joie et de cet amour. Quand on est enfant, on n’a pas le choix, on subit. Même si la douleur est omniprésente, comme dit Bouddha, vous pouvez travailler sur celle-ci par le regard que vous portez sur elle. B. C. : Dans ma discipline, Descartes nous a joué un vilain tour, en mettant le corps d’un côté, et l’âme de l’autre. Et je n’ai jamais ressenti le besoin, biologiquement, de me reproduire. Mais vous savez, si je crois que la lucidité est nécessaire, elle ne conduit pas nécessairement au nihilisme et au pessimisme. Je l’ai expérimenté. F. L. : Ce type de déception est très rare, parce que je suis un peu comme Boris, je ne suis pas du tout paranoïaque, je pense toujours positivement. Et j’éprouve un sentiment qui fait que je ne peux pas me taire. Comment affirmer cela quand on les voit hurler, se débattre, gesticuler ? Si vous ne l’avez pas lu, vous avez certainement vu passer sur les écrans de la télévision ses yeux bleus pétillants et sa barbe impeccablement taillée. La vie a donc été douloureuse et très vite, vers 7-8 ans, je me suis interrogé pour savoir comment être heureux, comment trouver ma place sur terre, comment donner un sens à ma vie. Et quand j’étais enfant, je n’avais que des vieux autour de moi, maintenant je n’ai que des jeunes autour de moi. Une fois la question du contenant résolue, il faut maintenant se pencher sur le contenu. Il a publié plusieurs ouvrages de sociologie et d’histoire des religions[2], des romans traduits dans une vingtaine de langues, des livres sur les crises du monde qui appellent à une responsabilité individuelle et collective[3] et des essais qui popularisent la philosophie auprès d’un large public[4]. C’est aussi quelque chose qu’il faut réparer. F. L. : J’en ai pas mal aussi, donc on ne va pas faire une liste exhaustive ! Quand j’étais étudiant en médecine, on apprenait à disséquer sur une petite planche en bois à partir d’animaux vivants, et on devait les fendre du sternum jusqu’au pubis. Ça leur donne un optimisme à tout vent. Parce que son parcours est extrêmement touchant, fort. J’ai envie de parler avec eux. En 1986, il entre aux Éditions Fayard comme directeur littéraire[11], poste dont il démissionnera en 1991 pour se consacrer à l'écriture et à la recherche, en tant que chercheur associé à l'EHESS. Sept sages venus des quatres coins du monde se réunissent pour transmettre à deux jeunes adolescents les clés de la sagesse universelle. Celui-ci lui a dit : « Le temple est là, l’église est là, la synagogue est là, choisis. Cette réunion s’est faite avec une trentaine d’amis, des glorieux, des moins glorieux. Ma mère, quant à elle, était certainement aimante, mais elle ne le manifestait pas du tout, parce qu’elle avait reçu une éducation catholique extrêmement stricte, dans laquelle il ne fallait ni toucher ses enfants ni leur dire qu’on les aimait. J’ai commis un petit ouvrage sur le sujet pour essayer de voir comment on peut penser aujourd’hui le lien entre l’homme et l’animal, dans lequel je cite souvent Boris Cyrulnik. Même quand j’ai fait médecine, on continuait de me dire, parce que je ne touchais pas de bourse et que je travaillais donc en même temps, que je n’y arriverais pas. Il démissionne de son poste de directeur du Monde des religions le 23 octobre 2013[12]. Les deux cohabitent. B. C. : Je le pense. Et à 70 ans, c’est vrai que commencent les problèmes de santé, qu’arrive la perte de proches, etc. - ℹ - Biographie : Essayiste et journaliste français (1962- ). Quand j’étais jeune, j’avais beaucoup plus besoin d’action. Un enfant qui a grandi de manière sécurisante saura mieux affronter les difficultés par les représentations du bonheur qu’il aura eues grâce à son éducation. Vous avez vraiment aimé quelqu’un, ne serait-ce que deux minutes, cela reste en vous pour toujours. F. L. : Mon ami André Comte-Sponville a une très belle phrase : « La sagesse, c’est le maximum de lucidité dans le maximum de bonheur. Je voulais aussi, jeune, être au bord de la mer. Au cœur d’une même lucidité, l’optimiste voit toujours une solution, là où le pessimiste ne voit que les dégâts, la part sombre de l’humanité. Les Américains, c’est le contraire… tout est beau, « amazing », comme ils disent. En revanche, sur certains sujets, je ressens aussi une nécessité de passer à l’acte… comme, par exemple, lorsqu’on dit « les gosses des quartiers sont perdus, ils ont de mauvais résultats scolaires, regardez d’où ils viennent ». Dans ces lettres, elle écrit que, malgré les traitements inhumains qu’elle subit, ses bourreaux ne peuvent lui enlever ni l’amour qu’elle a de la vie ni sa joie intérieure. B. C. : Vous avez employé le mot « empreinte », qui est assez juste. Ça commence par le bleu du ciel, le café ou le thé que l’on boit le matin, le vent que l’on ressent sur sa peau… Je pense que si on « conscientise » et on additionne tous ces petits plaisirs, on vit mieux, notamment les insatisfactions qui nous arrivent. Ils ne disparaissent pas, mais vivent en vous. En plus de ça, Frédéric Lenoir, qui est un grand spécialiste de Spinoza, m’a réconcilié avec ce philosophe, ce qui, après ma fâcherie avec Descartes, était bienvenu…. Je suis très impatient, par exemple, j’ai encore des moments où je ne supporte plus d’être dans une file d’attente : qu’est-ce que c’est bête de s’énerver pour ça ! On s’entoure de photos, on grave son nom sur une pierre, on écrit aussi pour moins souffrir de la perte. Jusqu’à la fin de mes études, j’ai entendu ça. C’était normal qu’on me tue, puisqu’autour de moi, c’était ainsi. Mais pour moi, la colère se transforme toujours en action. Frédéric Lenoir, né le 3 juin 1962 à Tananarive (Madagascar)[1], est un sociologue, écrivain, journaliste et conférencier français, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales. Mais la douleur n’est pas incompatible avec la sérénité. La basilique de Vézelay : une des plus anciennes églises dédiées à Marie-Madeleine, la pécheresse des Évangiles. Après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu très peu de syndromes post-traumatiques pour les enfants juifs qui sont allés aux États-Unis, comparé aux enfants restés en Europe. J’attends quelque chose des autres, et s’ils ne me le donnent pas, je prends ça comme une perte. La lumière revenue, je découvre mon dessin : un côté du corps est complète- ment atrophié et l’autre amplifié. C’est vrai que la douleur peut arriver à tout moment. Frédéric Lenoir a reçu de nombreux prix en France et à l'étranger, parmi lesquels : Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. » Il faut faire une distinction entre la douleur et la souffrance : la douleur, c’est objectif (un proche décède, vous ressentez de la douleur) ; mais à la douleur peut s’ajouter la souffrance, c’est-à-dire la représentation psychique qu’on a de la douleur. Je crains moins ce qui m’attend que ce que j’ai surmonté. L’affection que je n’avais pas avec mes parents, je l’ai eue avec eux. C’est vrai que nous avons des représentations tout à fait imaginatives du bonheur, et qu’il peut y avoir une très grande part d’illusion dans le bonheur. Ce dernier lui fait découvrir la Communauté Saint-Jean qu'il a fondée en 1975. » Comment expliquer ça ? Nos sociétés sont aussi celles des machines et des nouvelles technologies, qui sont partout autour de nous, mais qui n’offrent pas, ou peu de relations sociales. ●. Le livre est constitué de cinq tableaux illustrant le thème de la quête du sacré qui « en fin de compte, se lit plus dans un visage ou un paysage qu’à travers des mots. Un bonheur absolu, total, n’existe pas sur terre. Jamais je n’aurais pensé qu’on pouvait dire que six millions de morts, que ma famille… que tout cela n’était pas vrai. Il sort du dualisme cartésien, de l’opposition entre culture et nature… Grâce à Frédéric Lenoir, j’ai lu et compris Spinoza ! B. C. : Pour moi, ce n’est pas seulement un lien, c’est une part de la condition humaine qu’on partage avec les animaux, c’est une parenté. F. L. : Je rejoins complètement ce que dit Boris sur l’importance de la relation affective qui se délite dans nos sociétés. Dans son dernier opus, il nous propose de découvrir cette pratique millénaire qui aide à harmoniser esprit, cœur et corps. Je vais mettre en mémoire cet instant, je vais en retenir une représentation. Mais l’isolement, ce n’est pas la solitude. Et avec la vieillesse, je suis de plus en plus charmé par les enfants. ... mis de rencontrer des hommes, des femmes et des enfants qui vivent une expérience du sacré sous des formes très diverses. FRÉDÉRIC LENOIR. Questions pratiques sur ma biographie, mes livres et les différentes conférences et interventions dans les médias Et donc je me suis dit qu’il fallait que je le lise. « L’imbécile heureux », c’est l’expression de Voltaire ! Aux 4 coins de la planète, à travers des lieux emblématiques, l'écrivain et philosophe Frédéric Lenoir nous emmène à la découverte des héritages sacrés de notre monde. C’est aujourd’hui un homme de 81 ans, qui paraît éternellement jeune, et empli de cette sagesse, profonde et généreuse. Quand j’étais enfant, je pensais que tout ce qui m’arrivait était une malédiction… j’étais juif, j’allais donc mourir. debout, hébété. On n’oublie pas l’enfance douloureuse, mais on s’appuie sur autre chose. Le défi qui nous est donné, qui est inédit dans l’histoire de l’humanité, c’est d’arriver à supporter cette liberté en apprenant à recréer des lieux de communion. Des regardsDes rencontresDes grands formatsDes inclassables, À propos d'ÉmileLe magazineNous contacterMentions légales. Ça m’a mis très en colère. C’est pour ça que, depuis quelques années, je me suis lancé dans des engagements très prenants, comme la création d’une fondation (SEVE, Savoir Être et Vivre Ensemble) dans laquelle on développe des ateliers de méditation et de philosophie à destination des enfants. Ce sont des phrases auxquelles j’ai été confronté petit. Mais j’ai travaillé autour de cet événement, et j’ai réussi à métamorphoser la représentation de ma mémoire. Parmi les écrivains, on trouve un nombre anormalement élevé d’orphelins… j’avais commencé une liste que j’ai arrêtée, mais j’avais de quoi faire un livre rien qu’avec tous ces noms. J’ai éprouvé, en pleine souffrance, la beauté de ce ciel. Fanou Barberan shared a post. En effet, il fait partie d'un groupe d'auteurs très médiatiques qui, depuis les années 2010, se sont spécialisés dans la production d'ouvrages traitant du bonheur, du bien-être, de la spiritualité, secteur particulièrement porteur dans le monde de l'édition[6]. Il ne s’agit pas de se résigner au mal. Le Choix de l’école : contribuer à la valorisation du métier d'enseignant. B. C. : Quand j’ai été arrêté, en prison, pendant la guerre, j’ai compris que ma famille avait disparu et qu’on allait me tuer. Frédéric Lenoir est parti sur les traces du sacré à travers le monde, en quête de cette expérience mystique universelle. On a effectivement perdu nos enracinements. B. C. : Kant pense que le bonheur est un idéal de l’imagination et non pas de la raison. Il y a une sorte de paix, je dirais même de joie qui a accompagné la tristesse. Des ouvrages qui ont connu un fort succès en librairie. F. L. : Cela rejoint ce que disent Épictète et Bouddha : « Ce n’est pas la réalité qui peut nous faire souffrir, c’est la représentation que nous en avons. Il lui faisait des déclarations d’amour, lui témoignait une tendresse infinie. Qui disait que les gens heureux n’ont pas d’histoire ? Voici un entretien que l’on aurait aimé prolonger encore…, Propos recueillis par Anne-Sophie Beauvais, Boris Cyrulnik et Frédéric Lenoir (crédits : Aglaé Bory). Mais la sérénité de la jeune femme est rapidement troublée par une série de meurtres sur le chantier d'un de ses collègues à Pompéi et l'étrange On est dans un déni de réalité, pour des motivations purement économiques. F. L. : Et la condition animale, telle qu’on la connaît aujourd’hui, où les animaux sont utilisés comme des choses, c’est aussi un héritage de Descartes, qui a considéré que l’homme, étant maître et possesseur de toute chose, pouvait utiliser les animaux comme de la matière, comme on utilise les ressources naturelles. Mais je m’occupe aussi de beaucoup d’enfants à travers mes ateliers philo. Nous avons d'ailleurs la chance d'être soutenus par Frédéric Lenoir pour ce premier numéro. La rencontre entre le philosophe Frédéric Lenoir et le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, organisée par Émile, fut douce, mais exigeante : parler du bonheur, du sens de la vie, questionne forcément chacun d’entre nous.Frédéric Lenoir a beaucoup travaillé pour atteindre cette sérénité si précieuse pour affronter les fragilités de la vie. Car il n’y a plus ces nourritures affectives et sensorielles : les blagues, les rires, les accords et désaccords, tout ce qui fait la vie. En avril 2018, elle a publié On s'était dit rendez-vous dans vingt ans (Éditions Plon), un ouvrage sur les coulisses de la génération Macron. - Une citation de Frédéric Lenoir Une régression, parce que l’individu se retrouve bien souvent dans une grande solitude ; mais aussi un progrès, parce que cette situation lui laisse beaucoup plus de liberté pour choisir ce qui fait sens pour lui, plutôt que de subir le sens collectif. À cette époque, il découvre également la pensée de Carl Gustav Jung qui marquera son parcours intellectuel[8]. Et sa mère l’a accompagné jusqu’à sa mort. Aujourd’hui, j’ai fait ce chemin et j’aime la vie telle qu’elle est, avec ses hauts et ses bas, avec son lot de joies et de tristesses. Pocket, janvier 2013. À ce moment-là, on ajoute une autre source de mémoire, ce qu’on a fait par soi-même, ce qu’on a travaillé, ce qu’on a pensé. Sans personne avec qui partager ma souffrance, personne pour me sécuriser, cela va être beaucoup plus difficile de dépasser ce malheur. C’est exactement ce que vient de dire Frédéric. Boris Cyrulnik, c’est une enfance rescapée des rafles, et l’invention d’un concept, celui de résilience. Tous droits réservés. Mon chien, lui, adore Lacan. Je me suis dit, quelle tristesse. Par exemple, aujourd’hui, les mères sont souvent seules, isolées avec leur bébé. Si j’aime Spinoza, c’est parce que cet homme-là dit mieux que moi tout ce que j’ai compris de la vie ! B. C. : Il y a beaucoup de petits quelque chose… Avec l’âge, je risque d’éprouver du plaisir à l’isolement. Ce projet est né Il a su faire des difficultés qu’il a vécues – cette enfance douloureuse qu’on connaît – un chemin de lumière, duquel s’est dégagée une vraie sérénité. Donc quand on blesse un enfant aujourd’hui en le déterminant ainsi dans une forme d’échec, on me blesse ! L’être humain, en parlant, crée un monde de représentation… les animaux, eux, ont moins de choses à dire. Que fait-on quand on perd un être cher ? Un enfant privé d’interaction affective, au sens banal du terme (jouer avec les autres, être toiletté, faire le pitre, recevoir des câlins, mais aussi être grondé), voit son cerveau altéré, atrophié. Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages vendus à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde, Frédéric Lenoir nous livre un roman profond et émouvant, dans la veine initiatique de L’Oracle della Luna ou de L’Âme du monde. — Découvrez comment faire pour en améliorer la rédaction. En revanche, j’ai des amis qui, eux, en ont perdu plein, parce qu’ils ont toujours l’impression qu’on les agresse. Avant-propos Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours été touché par la beauté du monde. Johanna, archéologue médiéviste, tente d'y établir la vérité sur les origines controversées du culte de la sainte. L’argent, ce n’est pas simple dans l’amitié… je donne beaucoup d’argent à mes amis en difficulté, et, une fois, il est arrivé qu’à une personne qui m’en demandait toujours plus, j’ai dit non. C’est le grand défi de notre temps : trouver des spiritualités qui ne sont plus liées à un système collectif hérité, mais qui puissent nous donner en même temps un dispositif de sens qui nous permet d’avoir des raisons de vivre. » Parce que pour elle, quand on fendait l’animal, il avait juste un réflexe, c’est pour cela qu’il criait, ce n’était pas une souffrance. Et quand quelqu’un, un ami, fait un acte qui me déplaît, je me pose plutôt la question « qu’est-ce qui le fait souffrir ? J’ai moi-même lu presque tous les livres de Boris Cyrulnik, et ils m’ont beaucoup aidé dans mon cheminement intellectuel. Je rejoins ce que disait Boris Cyrulnik à l’instant : j’ai eu des frères et sœurs merveilleux. Pour ma part, j’ai eu un père violent et tyrannique, qui m’a donné une injonction paradoxale, c’est-à-dire « sois quelqu’un d’important, dont je sois fier, mais surtout ne me dépasse pas ». On l’a d’ailleurs sur tout ! Une lecture bien agréable par les temps qui courent et qui va me pousser à découvrir l'oeuvre plus "sérieuse" de ce philosophe. » J’ai d’autres exemples en tête, comme celui de cette femme, que j’ai connue alors que j’étais encore praticien, qui perd son fils de 14 ans d’un lymphome fulgurant, et qui me dit, au lendemain de son décès : « L’année qui vient de s’écouler a été la plus belle histoire d’amour de ma vie. Prenons cette crise (le confinement) comme une opportunité d'un retour sur soi et bien sûr aussi d'une plus grande attention à ses proches : passer plus de temps avec sa famille, jouer et échanger avec ses enfants, parler au téléphone plus longuement avec ses amis sur les choses les plus essentielles de nos vies. J’ai compris qu’il me montrait des photos de son fils, et qu’il voulait me parler de lui, peut-être parce que j’avais son âge ou que je lui ressemblais. Et je fais la même chose dans bien d’autres domaines : les personnes âgées isolées, le peuple tibétain, les femmes victimes de violences, l’environnement, l’accueil des migrants, etc. Auteur prolifique, il a écrit près d’une cinquantaine d’ouvrages, traduits dans une vingtaine de langues et vendus à des millions d’exemplaires. Et cette représentation – celle du bonheur, ou plus exactement de la « bonne heure » – va m’aider quand j’aurai un pépin. Touché par le message des Évangiles, il y passera trois ans tout en poursuivant ses études de philosophie[9]. » Mais cette ouverture sur la spiritualité, qui donne cette confiance aux Américains, je me demande si ce n’est pas aussi un risque de totalitarisme : c’est-à-dire qu’il n’y a qu’une seule manière d’être humain, c’est la leur, et tous ceux qui ne pensent pas comme eux ne sont pas de vrais êtres humains. Les traces ne disparaissent jamais, mais la connotation affective de la trace peut changer. Des rencontres extérieures à ma famille aussi. 35 ans que Frédéric Lenoir pratique la méditation. Parce qu’il m’éclaire sur une manière sombre de regarder l’humanité. Donc c’est ce que vient de dire Frédéric, ce n’est pas tant une colère que je ressens, mais une contrainte à ne plus me taire, à m’engager. B. C. : Germaine Tillion dit la même chose qu’Etty Hillesum. F. L. : Je pense que j’étais en colère contre la vie pendant très longtemps (pourquoi ce père, pourquoi cette mère, pourquoi cette souffrance ? Qui est Frédéric Lenoir ? F. L. : Bien sûr. Je me dis que ce sera une autre forme de fragilité, elle sera physique, alors que j’ai connu des fragilités psychiques qui étaient très lourdes. Méditer à cœur ouvert, Frédéric Lenoir, NiL Éditions, 176 pages, 19 euros. Et cette image d’ambivalence – quelqu’un qui voulait me tuer, mais qui venait me parler gentiment – m’a beaucoup protégé. La « bonne heure » – et la représentation que je vais garder de cette « bonne heure » – est généralement due à une relation affective. Donc, oui, il y a eu ces mains tendues, ces rencontres qui m’ont permis de grandir. Dans cette partie de “L’Âme du Monde”, Frédéric Lenoir met les 7 sages à l’épreuve.En effet, conscients que les choses qui les séparent sont plus évidentes que celles qui les rassemblent, les sages se sentent dans l’impasse. Cela a été le départ d’un questionnement, et c’est vraiment l’imaginaire et l’intelligence qui m’ont sauvé, parce que j’étais bloqué dans mon corps et mes émotions. C’est un peu la citadelle intérieure des stoïciens. F. L. : Ça fait 30 ans que nous débattons, avec Luc Ferry, et, en effet, nous sommes toujours en total désaccord sur ce point ! Les Américains restent profondément croyants, à 95 %, et ça donne un sens à la fois à leur vie personnelle, mais aussi à la collectivité. Elle pense à la mort, ne veut plus lutter… Et elle nous raconte : « J’ai cessé de souffrir quand j’ai vu le bleu du ciel, en hiver, à Ravensbrück. Frederic Lenoir, site officiel. Mais c'est sans compter sur le talent de Frédéric Lenoir, car une fois passé ce premier ressenti, j'ai été happée par le propos et j'ai aimé fortement ce texte. Dès l’instant où il a connu l’issue de sa maladie, sa mère l’a sécurisé. C’est tellement hétérogène qu’on ne sait pas ce que cela désigne. Et puis, il fallait absolument que je devienne écrivain, comme Georges Perec, pour, comme il l’écrit dans W ou le souvenir d’enfance, offrir une sépulture à mes parents.

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